Mais d’autres ennuis arrivent, alors qu’une installation ultra moderne et unique dans la région doit permettre la fabrication à grande échelle de biscottes "Juliana", fabrication devant durer plus de deux heures. La crise de 1936-1937 et le Front Populaire engendrent des incidents à l’usine qui amènent les dirigeants à attaquer la commune de Faches-Thumesnil et l’Etat français en responsabilité des dégâts causés suite aux grèves. Le jugement rendu le 18 novembre 1943 condamne la commune à tous les dépens, l’Etat français devant garantir la commune dans la proportion de la moitié des condamnations contre elle prononcée. De l’exposé des faits, il apparaît que début juin 1936, à l’instigation d’nu groupe de meneurs étrangers à l’usine, les ouvriers se sont mis en grève et ont occupé l’usine pendant environ deux mois, qu’une partie des approvisionnements et des produits finis ou en cours de fabrication fut corrompue ou consommée sur place.
Succède l’entrée en guerre et la mobilisation en septembre 1939. Et avec l’avance allemande en mai 1940 et l’arrivée des réfugiés, le pillage.
"Geslot a été pillé, la biscuiterie Geslot-Voreux. Toutes les boîtes de biscuits sont parties." [note]
"Nous arrivons chez nous au 59 route de Douai, le chien est vivant, il nous fait la fête. Nous retrouvons poules et lapins. Je cours à l’épicerie en face de chez nous, hélas, tout est à terre, pillé, écrasé. Nous retrouvons des biscuits, boîtes, chariots de Geslot-Voreux éparpillés tout le long de la route." [note]
Mais l’usine est intacte, alors que sur la commune les établissements Degryse au 49 et 51 rue d’Arras et La Linière au n°53 de la même rue ont été ravagés par les flammes lors des combats qui ont marqués l’arrivée des Allemands les 28 et 29 mai 1940.
Après bien des efforts, Geslot-Voreux reprend vie le 1er octobre 1940. Plus de deux cents ouvriers et ouvrières travaillent à la fabrication de guerre des "Petit-Beurre", "Déjeuners Complets" et "Royal des Flandres". Evidemment, la fabrication n’a plus rien de comparable avec la qualité d’avant-guerre.
L’usine ne sera pas touchée par les bombardements alliés qui feront trente trois morts dans la commune, surtout celui de la nuit du 10 au 11 mai 1944 et le dernier, en date du 22 juin 1944.
Cette série de photos aériennes, nous a été communiquée par Jean Luc Charles.
Fonds CAF (Compagnie Aérienne Française) - IGN Photothèque Nationale
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