Ces caves ne
peuvent pas être visitées par le public.
Les caves du Palais Rihour
(photo Vincent Michelon)
Découvertes
insolites
sous le Palais Rihour
(photo Vincent Michelon)
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Les caves n'ont pas le faste du
palais. Laissées à l'abandon, elles rappellent le poids des ans qui pèse sur l'édifice qui abrite aujourd'hui l'Office du tourisme.
Une
petite porte rouge qui s'ouvre sur deux grandes poubelles grises. Elles
remplissent complètement l'espace de ce qui semble être un
vulgaire cagibi. C'est là l'entrée d'un lieu oublié :
les caves du palais Rihour. En retirant les poubelles, on découvre
une trappe dans le plancher en bois récemment rajouté. Quelques
marches mènent à une grande pièce, haute de plafond
et voûtée. Deux piliers rectangulaires massifs au centre
de la pièce soutiennent les voûtes du plafond. Trois piliers
octogonaux sont collés aux murs. Il n'y a que très peu de
lumière, provenant de deux lucarnes au-dessus de soupiraux dirigés
vers le Printemps, mais il n'y a aucune installation électrique.
Cave, débarras,
décharge
L'atmosphère
est sèche. Le sol est recouvert de poussière et d'immenses
toiles d'araignées pendent au plafond. Des tas de gravats et des
détritus jonchent le sol. D'anciens présentoirs en bois
de l'Office du tourisme ont également été abandonnés
là. Les soupiraux amenant la lumière ont aussi apporté
leur lot de déchets que les passants ont jetés là.
Depuis, les lucarnes ont été grillagées. D'anciennes
portes, faisant autrefois le lien avec le reste des caves du palais ont
été murées : il n'y a plus rien de l'autre côté,
si ce n'est le monument aux morts, accolé au XXe siècle
à ce qui reste du bâtiment.
Des traces de
vie
Chaque
époque a laissé sa marque. Les arches romanes d'origine
rappellent que le palais Rihour a été construit en 1453.
Des briques plus récentes indiquent le travail effectué
au moment de la construction du monument aux morts. Des renforcements
des voûtes semblent encore plus récents. En temps normal,
personne ne vient jamais ici. Tous ceux qui ont pu y rentrer et qui ont
laissé une trace peuvent la retrouver, parfaitement conservée.
Des graffitis à la craie blanche : "Ahmed", "Djamila"
ou encore une faucille et un marteau. Probablement des vestiges des ouvriers
venus réparer les voûtes.
Car
les caves du palais Rihour n'ont pas été complètement
laissées à l'abandon. Sur un mur, une petite étiquette
collée sur une fissure sert de témoin pour savoir si la
fissure a tendance à s'agrandir. Des trous ont été
creusés à la base de chaque pilier. L'un d'eux est même
complètement dégagé. Le sol de la cave n'est-il qu'une
illusion ? La base des piliers se trouve presque un mètre
en dessous. Cela ferait alors une pièce de près de quatre
mètres de haut.
Une
pièce sûrement utilisée alors. À quoi ?
Mystère. Tout au fond de la pièce, sur un coin d'un des
piliers collés au mur, se trouvent deux cornes d'animaux. À
côté, au sol, quelques os. Rencontres insolites. Toujours
au sol, dans un autre coin, un monolithe gris et lisse, en parfait état,
est allongé. Il ne semble pas avoir souffert du temps. Un symbole
d'éternité dans un lieu qui ne vit qu'au passé.
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