A Lille, de plus en plus d'entreprises
d'assainissement ont recours à la technique de la télésurveillance pour évaluer les
dysfonctionnements avant d'intervenir dans nos égouts.
Savez-vous à
quoi ressemblent vos égouts ? Pas vraiment, et vous comptez certainement sur
l'expérience des égoutiers pour diagnostiquer et soigner en moins de deux le mystérieux
encombrement qui vous gâche peut-être la vie. Mais à l'image des médecins, les
égoutiers ont besoin de voir précisément là où le bât blesse pour éradiquer le mal.
Alors
ne soyez pas surpris si vous voyez un jour débarquer un égoutier une caméra à la main.
Pour Philippe Lecocq, directeur dans le port de Lille d'une entreprise d'assainissement
pour les réseaux privés, la télésurveillance fait désormais partie du métier. A son
actif, un millier de mètres de réseau inspectés chaque année, en une vingtaine
d'interventions.
Des caméras-robots
Le
matériel léger et portatif représente quelque 250 000 francs d'investissements
pour l'entreprise. L'appareil est inséré dans l'égout par un regard, en général
situé sous les plaques de rue. Mais lorsque cette plaque est absente, les techniciens
doivent eux-mêmes réaliser une ouverture dans les murs ou le toit du bâtiment.
La
caméra est placée sur un petit chariot mobile en canalisation aussi bien verticale
qu'horizontale. Un câble relie l'engin à un écran, un magnétoscope et une imprimante
photographique. L'observation, instantanée, permet ainsi de délimiter précisément le
défaut avant le démarrage des travaux appropriés.
Eviter les rechutes
Alors
demain une caméra dans vos égouts ? Il faut tout de même savoir que le diagnostic
télévisé coûte trois fois plus cher qu'une intervention classique. Philippe Lecocq ne
la propose à ses clients que lorsque le dysfonctionnement de l'égout se répète après
plusieurs réparations et que sa cause reste inconnue. « Un jour, dans une usine de
produits alimentaires, nous avons découvert avec la caméra que les tuyaux en PVC du
réseau d'assainissement avaient fondu sous l'effet d'une huile bouillante ! ».
En
dehors de ces cas extrêmes, les problèmes les plus souvent rencontrés dans les
sous-sols de la métropole lilloise sont l'agglomération de calcaire, les éboulements et
les fissures, les obstructions liées à des raccordements trop profonds. Les causes ?
Trop souvent, des installations bâclées, constate M. Lecocq. Mais grâce à
l'application de normes européennes récentes, les nouveaux réseaux font désormais
l'objet d'une inspection télévisée avant livraison. Le cinéma d'égout est donc promis
à un bel avenir.
Lire également : "Trois questions à M. Lallemand,
responsable de la gestion et de l'exploitation des réseaux d'égouts lillois"
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