Parce qu'un accident peut toujours
arriver, et qu'une fuite de gaz entraîne souvent des explosions meurtrières, les
compagnies de gaz de la région tiennent à l'il leurs canalisations. Plusieurs
modes de surveillance permettent de se rapprocher du degré de risque zéro.
Lors de travaux sur la voie publique, les tranchées qui
défoncent les trottoirs doivent slalomer entre des tuyaux invisibles. Grillagées et
enterrées à 1 mètre 30 sous terre, ces canalisations transportent, entre autres, du
gaz. Elles relient les centrales de production régionales aux clients.
« Les
canalisations d'Air liquide sont construites par des sous-traitants », explique M.
Copain, responsable du réseau Nord France pour Air liquide. « Elles renferment de
l'hydrogène, de l'argon, de l'hélium aussi... Il peut être dangereux de faire des
travaux dessus. » Quand ils omettent de demander l'autorisation des travaux à un
endroit où sont enfouis des tuyaux, les responsables de chantiers provoquent parfois des
accidents. « C'est plutôt rare, mais une grue peut accrocher malencontreusement un
tuyau. Cela donne un chalumeau géant », conclut M. Copain.
Trois étapes fondamentales
Il
existe donc trois principaux modes de surveillance des canalisations. Le premier consiste
en une ronde aérienne, effectuée chaque mois par hélicoptère. On cherche alors les
balises de couleur numérotées et peintes sur le sol. Cette méthode permet de repérer
le tracé à 80 mètres de hauteur et de vérifier l'état du terrain ainsi que du
bornage, mais elle n'est pas utilisée sur la surface lilloise. On l'applique en revanche
dans toute la région, car les agriculteurs cassent parfois des balises en travaillant.
La
surveillance s'effectue ensuite en camion et à pied. Ce contrôle visuel, plus
rapproché, est aussi plus poussé. Mais à l'instar d'Air liquide, les compagnies
prennent une ultime précaution. Il s'agit de contrôler l'état de la protection
cathodique des tuyaux. Ces derniers sont en effet soumis à une électrolyse, procédé
chimique qui protège la canalisation d'acier en lui injectant un courant de protection
tous les 50 km. « Le but est d'essayer d'éviter que le métal ne se
corrode », précise M. Copain. Enfin, la compagnie Air liquide possède un PSI, plan
de surveillance et d'intervention, qui donne la marche à suivre en cas de problème.
« On
a à peu près tout fait au niveau de la surveillance. » C'est à l'ensemble de ces
mesures que l'on doit aujourd'hui de ne connaître que très rarement, -« une fois
tous les dix ans », dira M. Copain-, un fait divers dû à la défaillance d'une
canalisation de gaz.
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Pringuez, agent de maîtrise EDF-GDF"
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