L' "Underground" un courant culturel surtout musical qui rassemble les passionnés. La culture sous le sol Stéphane Siohan - Florent Maurin |
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Quand certaines pratiques
culturelles s'affichent au grand jour, d'autres, plus confidentielles, se
font un devoir de s'enterrer. L'Underground, qu'on pourrait traduire en
français par "souterrain", est une démarche, une
attitude. A Lille, certains musiciens, acteurs ou plasticiens se fichent
pas mal de la notoriété et continuent à créer
pour un public restreint d'amateurs.
Mercredi 7 février, 22h00. A travers la vitre du Rockline, un café-concert de la place Antoine Tacq, les crêtes dressées de quelques punks tout droit sortis des années 1980, émergent de la fumée. Mais il ne faut pas se fier aux apparences : dès que l'on pousse la petite porte, on croise une faune des plus diverses, secouant la tête au rythme des décibels qui remontent de la cave. Un public d'amateursCe mercredi soir, c'est le punk qui est à l'honneur. Mais l'Underground concerne aussi le hip-hop, le reggae, la techno... Même les arts plastiques ou le théâtre peuvent ête Underground. Seule condition, avoir affaire à un public de passionnés. Morceau de choix de la soirée, le groupe de ska-punk américain Reel Big Fish, qui mélange cuivres jamaïquains et guitares saturées. Quand le chanteur lance au public « Qui nous connait, ici ? Et qui a un de nos albums ? », les trois-quarts de l'assemblée se manifestent en criant. Un sacré succès pour un groupe dont on trouve à peine les discs dans les bacs de la FNAC. La diversité des styles règne au sein du public. Du « Papy punk » de 1977 à l'étudiant propre sur lui, en passant par toute une gamme d'habits, de coiffures et de façons de vivre la musique, l'Underground rassemble au delà des clivages. Chacun à sa manière est là pour profiter du moment. L'Underground a cela de particulier qu'il donne lieu, malgré son relatif isolement médiatique, à des événements d'une convivalité intense. Un monde, une cultureLa cohérence de cet univers particulier tient avant tout à son fonctionnement en réseau. Les disquaires spécialisés, les associations, les bars à thème sont autant de relais de l'information qui circule par le biais de "flyers" (prospectus photocopiés à la va-vite), des fanzines, et aussi de certains sites internet. Rien qu'en se rendant au Rockline, les fans de Reel Big Fish ont pu dénicher sur les affiches une kyrielle d'autres dates de concert pour les semaines à venir. POur être souterrain, l'Underground n'en est pas moins un monde accessible, pour qui veut s'en donner la peine. Quant aux paresseux, ils n'ont qu'à regarder MTV. |
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Lille - mars 2001