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FACHES-THUMESNIL

La cave, lieu de convivialité

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Fêtes en sous-sol : cabarets et dîners-spectacles

La cave, lieu de convivialité

Fabienne Van Wymeersch

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cabarets, dîners-spectacles se proposent d'allier les plaisirs de la chère et ceux du divertissement et de satisfaire en une soirée, les différents sens des spectateurs. La cave permet de créer une ambiance propice au délassement et à l'amusement des dîneurs, tout en favorisant les échanges entre les artistes et les spectateurs. 

Une entrée tapissée de tissu rouge, à droite un escalier très étroit, en colimaçon d'où montent des bruits de voix, de couverts qui s'entrechoquent. Le lieu de vie est concentré en bas de cet escalier, qui ne permet le passage que d'une seule personne à la fois. « Priorité à celui qui monte », affirme un client, visiblement amusé par la situation. 

En bas, une cinquantaine de personnes, assises autour de tables disposées dans une cave voûtée, aux couleurs chaudes. Le rouge des chaises, de l'escalier, du sol répond à celui des briques. On est au "Pétrouchka" dans le Vieux-Lille. « L'ambiance est conviviale, c'est ce qu'on vient chercher dans une cave comme celle-là », confie un client. "Convivialité", un terme qui revient également dans les propos du responsable du "Pétrouchka" lorsqu'il évoque la cave comme lieu de représentation du spectacle.

Les chtis à l'honneur

A la fin du dîner, les deux comédiens, Alphonse et Zulma font leur apparition. Avant de rejoindre la scène aménagée au fond de la cave, ils circulent ou plutôt se faufilent entre les tables. La proximité entre les acteurs et les clients est immédiate. La petite taille de la cave, qui crée une atmosphère en vase clos, renforce l'ambiance intimiste de la pièce et il y a presque un effacement de la frontière entre les dîneurs et les comédiens.

A travers les sketches mettant en scène la vie du ménage et les chansons comme "le p'tit Quinquin" , les spectateurs partagent des tranches de vie du couple chtimi Alphonse et Zulma. « On se sent presque en famille », confie un client de fort bonne humeur.

Mais c'est avec les numéros de prestidigitation et de communication de pensée du grand fakir Alphonso que se met en place une véritable interaction entre les comédiens et les spectateurs. Après une de ses prestations, Alphonso demande à une jeune femme : « Vous avez compris ? ». La jeune femme plutôt perplexe, répond par la négative et le grand Alphonso réplique : « Revenez demain ! ». Des spectateurs interpellent les comédiens, s'essaient à quelques boutades qui font rire la salle.

 

 

 

 

 

"Entre soi" 

« La cave ? Cela crée une ambiance conviviale, bon enfant », confie ce patron d'un autre cabaret au nom explicite, "La petite cave". Là encore, le centre névralgique se situe dans un sous-sol, au plafond bas, tapissé de bleu et qui accueille une quarantaine de dîneurs. Le décor est entièrement consacré à la chanson française du XXe siècle. Sur les murs, des photos de chanteurs, des pochettes d'album. 

Cette fois, aucune scène n'est aménagée, les artistes se produisent au milieu des clients. « On n'est pas sur une scène, c'est très différent. On circule entre les tables et ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est la proximité avec le spectateur », explique Jean-Philippe, chanteur.

Pendant que les clients dînent, les interprètes se succèdent, égrenant les grands succès de la chanson française. « Pour les chanteurs, c'est plus facile. Dans une cave, ils tiennent le public captif, il est plus aisé de mobiliser l'attention des spectateurs », affirme un dîneur.

Le spectacle est rythmé par les déambulations des artistes, au nombre de quatre ou cinq, qui arrivent par un escalier, repartent par un autre, s'installent pour plusieurs chansons puis laissent la place à un autre chanteur. Ce constant roulement, mêlé aux allées et venues des serveuses, accroît l'animation et le dynamisme de cette cave, mais aussi l'impression que l'on est "entre soi".

Le prix de la convivialité 

Cette convivialité qui donne aux cabarets et dîners-spectacles une atmosphère bon enfant a aussi ses contraintes. Le choix de la cave, comme lieu de spectacle, implique, en effet, des difficultés spécifiques. Pas de fenêtre ou d'accès direct sur l'extérieur : les conditions de sécurité sont donc plus draconiennes qu'en rez-de-chaussée, que ce soit au niveau du nombre de sorties de secours ou d'extracteurs de fumée. 

Le nombre de places limité qui participe grandement au caractère intime des spectacles peut également être une contrainte. « Il est vrai que l'on doit refuser du monde, à cause du petit nombre de places », confie le patron de "La petite cave", qui envisage d'ouvrir une cave plus grande. Tout l'enjeu sera alors de sauvegarder l'ambiance, qui fait aujourd'hui le succès de ces caves.

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© ESJ - Lille - mars 2001