
Poisons,
mode d'emploi
La
meilleure solution pour lutter contre les rats d'égouts est l'utilisation
d'un poison.
Rouge, bleu ou vert, la couleur importe peu.
Trois
éléments sont essentiels :
son appétence
(sa capacité d'attirer le rat)
sa résistance
à l'humidité
l'efficacité
de la molécule toxique utilisée
Le
blé ou le riz enduits de produits toxiques laissent les rats indifférents,
tandis que les blocs de suif ou de paraffine sont plus efficaces.
Quant
à la poudre de contact, elle se colle sur le pelage du rat qui
s'intoxique quand il se lave.
Les poisons
doivent répondre à des normes fixées par le ministère
de l'agriculture, qui leur donne son agrément. Actuellement ne
sont autorisés que les anticoagulants : le rat meure d'hémorragies
internes et externes au bout de quatre à cinq jours.
Le
prix d'un bloc de poison peut varier de 15 à 50 francs (les plus
chers ne sont pas toujours les plus efficaces).
Poison
ou pas, la seule solution pour se débarrasser des rats qui vivent
dans les caves, serait de réparer les canalisations défaillantes...
ce qui engendrerait un coût non négligeable.
A noter :
à Lille, l'intervention chez les particuliers du service municipal
de dératisation est gratuite.
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Peur
ou répugnance. Voilà ce qu'inspirent les habitants les plus
nombreux des égouts : les rats. Mais les représentations
populaires et les rumeurs qui courent sur le rat d'égouts sont
largement erronées.
« Je
suis attiré par les rats : j'aime leur intelligence ».
Le ton est donné par Bernard Vancauwenberghe. Le responsable de
la dératisation à Lille, un homme petit, trapu, cheveux
grisonnants sur les tempes, connaît par cur la vie de ces
charmantes bestioles... Un moyen pour lui de mieux les chasser des égouts.
Mais
il se bat surtout contre les croyances et fantasmes qui collent au pelage
de cet être. « Je n'ai jamais vu un rat attaquer un homme :
j'en ai déjà eu sur les épaules, dans le cou, sur
les jambes, sans être mordu une seule fois depuis vingt-cinq ans ».
En
fait, l'essentiel c'est de ne pas donner à l'animal l'impression
de l'attaquer : « Evidemment, si on coince un rat dans
un coin et qu'on cherche à le blesser ou le tuer à coups
de pelle, il réagira comme tout autre bête, mais ni plus
ni moins ».
500 grammes pièce
Quant
à l'idée que le surmulot ( couramment nommé "rat
d'égout") transmet à l'homme des maladies, M. Vancauwenberghe
plaide non-coupable : « ce ne sont pas les rats eux-mêmes
qui ont transmis à l'homme la peste bubonique au moyen-âge,
mais la puce du rat ». Il aurait fallu que des rats s'attaquent
à des personnes directement et les mordent.
Enfin,
facteur clé de l'équilibre "écologique"
des égouts, le surmulot se régale des restes alimentaires
charriés par les eaux usées. En grignotant un dixième
de leur poids par jour (un rat pèse 500 grammes), une horde de
rats limite l'encombrement des tuyaux d'évacuation.
250 000 petits
en trois ans
Reste
qu'il existe de bonnes raisons d'éliminer ces créatures,
qui, pour le coup, en deviendraient presque attachantes... « On
cherche avant tout à éviter la surpopulation » :
un couple de surmulots en pleine forme physique pourrait, en trois ans,
élever deux-cent cinquante mille jeunes.
« On
pourrait les laisser proliférer, jusqu'à ce qu'un équilibre
naturel s'établisse : le manque de nourriture les obligerait
à s'entre-tuer », propose M. Vancauwenberghe . Mais
la perspective de voir les caves, les rues et les égouts envahis
par des milliers de rats poserait le problème de l'hygiène
publique.
Si
le rat ne transmet pas de maladies en mordant l'homme, les excréments
et souillures qu'il produit peuvent présenter un risque sanitaire.
Les égoutiers sont d'ailleurs vaccinés spécifiquement
pour éviter toute contamination éventuelle.
Trois mois pour
dératiser Lille
Trois
campagnes de dératisation sont réalisées chaque année
par le service municipal : deux tonnes de poison sont glissées
sous les plaques d'égouts. Une campagne a démarré
la dernière semaine de janvier, pour trois mois. Le temps de parcourir
les deux cent trente kilomètres d'égouts et les mille deux
cents rues de Lille.
Un
travail sans fin : « Les égouts n'ont pas de frontières,
et sont un gigantesque terrain de jeu pour les rats. Si les communes environnantes
ne dératisent pas, les surmulots reviennent un jour ou l'autre ».
Reste à mener une cohabitation harmonieuse avec ces voisins plutôt
rat-goutants.
Lire
également : "Les rats, une affaire de famille"
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