Laurent Jaeck,33 ans,
dératise vos sous-sols Chloé Leprince |
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« Dératiseur, chez moi, ça ne s'invente pas. En 1929, mon grand-père exerçait déjà ce métier. Depuis, mes oncles, deux frères jumeaux, ont pris le relais », explique Laurent Jaeck. La maison familiale spécialisée dans l'extermination de rongeurs en tous genres est implantée à Belfort. Lui décide de partir à l'assaut des rats du Nord en fondant une antenne lilloise en 1993. Il a alors 25 ans et surtout pas peur de ces sales bêtes : « tout petit, je descendais déjà dans les caves pour accompagner mon grand-père. Depuis, les rats, je les connais par cur. » Quelques grammes de psychologie animaleLaurent Jaeck s'anime lorsqu'il évoque les habitants clandestins de nos sous-sols. Aucun instinct sanguinaire pour ce chasseur de têtes un peu trop poilues aux yeux des particuliers qui font appel à ses services, souvent affolés. Pas même de fascination pour le genre muridé. Juste une extrême prudence et quelques grammes de psychologie animale. « Les rats sont comme les humains. Quand vous avez peur de quelque chose, vous observez, vous guettez et vous filez si tout est calme. C'est quand ils se sentent agressés que les rats deviennent dangereux. Pour éviter les accidents, il suffit de prévenir leurs réflexes », assure Laurent Jaeck. Il arpente caves et égouts mais n'oublie pas sa vie à la surface. « J'aime d'abord ce métier pour sa diversité. On se balade partout. Il n'est pas un jour qui ressemble à un autre. Lorsque j'engage un technicien, c'est l'originalité du boulot qui le séduit », poursuit-il. Encore étonné de la surprise des gens lorsqu'il dévoile son métier, il insiste : « je vous assure, c'est un métier comme un autre. On vit à l'ombre, c'est tout. Mais, le soir, je ne compte pas les rats pour m'endormir. » Lire également : "Mon voisin, le rat" |
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Lille - mars 2001