
Des citadins particuliers :
les rats
|
|
« Dératiseur,
chez moi, ça ne s'invente pas. En 1929, mon grand-père exerçait
déjà ce métier. Depuis, mes oncles, deux frères
jumeaux, ont pris le relais », explique Laurent Jaeck. La maison
familiale spécialisée dans l'extermination de rongeurs en
tous genres est implantée à Belfort. Lui décide de
partir à l'assaut des rats du Nord en fondant une antenne lilloise
en 1993. Il a alors 25 ans et surtout pas peur de ces sales bêtes :
« tout petit, je descendais déjà dans les caves
pour accompagner mon grand-père. Depuis, les rats, je les connais
par cur. »
Quelques grammes
de psychologie animale
Laurent
Jaeck s'anime lorsqu'il évoque les habitants clandestins de nos
sous-sols. Aucun instinct sanguinaire pour ce chasseur de têtes
un peu trop poilues aux yeux des particuliers qui font appel à
ses services, souvent affolés. Pas même de fascination pour
le genre muridé. Juste une extrême prudence et quelques grammes
de psychologie animale. « Les rats sont comme les humains.
Quand vous avez peur de quelque chose, vous observez, vous guettez et
vous filez si tout est calme. C'est quand ils se sentent agressés
que les rats deviennent dangereux. Pour éviter les accidents, il
suffit de prévenir leurs réflexes », assure Laurent
Jaeck.
Il
arpente caves et égouts mais n'oublie pas sa vie à la surface.
« J'aime d'abord ce métier pour sa diversité.
On se balade partout. Il n'est pas un jour qui ressemble à un autre.
Lorsque j'engage un technicien, c'est l'originalité du boulot qui
le séduit », poursuit-il. Encore étonné
de la surprise des gens lorsqu'il dévoile son métier, il
insiste : « je vous assure, c'est un métier comme
un autre. On vit à l'ombre, c'est tout. Mais, le soir, je ne compte
pas les rats pour m'endormir. »
Lire
également : "Mon voisin, le rat"
|