Elles étaient lilloises mais bien connues des Thumesnilois.
Deux barres de 142 mètres de long, visibles de loin, implantées rue du Rhin et rue de la Seine.
La première tour, rue du Rhin, fut jetée à terre en présence de Pierre Mauroy le 3 mars 1989, il y a un peu plus de vingt ans. Un mois de préparation, cinq jours de travaux, 2800 trous percés et 342 kilos [note] d’explosifs, plus de sept kilomètres de fils électriques pour une implosion de quatre secondes. La seconde barre disparaîtra en avril 1991. Le temps de la vider de ses 150 locataires restants.
Et la première Biscotte s’est faite craquante à souhait, vendredi sur le coup de 15h, avec une trentaine de minutes de retard – un fil de mise à feu dérangé par le vent puis le speaker s’emmêlant dans son compte à rebours – mais sans répandre de miettes à côté : pas une vitre brisée à proximité, intact aussi l’immeuble le plus proche distant de douze mètres. Des habitants, l’architecte, d’autres encore, et le maire de Lille aussi ont eu le cœur serré quand, avec une dignité exemplaire et sans une fausse note le château de carte s’est affaissé. Il a fallu, paraît-il, du courage pour prendre la décision.
Spectateurs en première ligne
La deuxième tour esseulée
Pierre Mauroy reçoit en souvenir une miette de biscotte
Alors qu’au début du 20ème siècle le quartier de Lille Sud servait de laboratoire pour les politiques de logements sociaux (programme des 400 maisons en 1932/34), la démolition des barres des Biscottes en 1989 en signe l’échec. Le quartier le plus peuplé de Lille avec 80.000 habitants et aussi le plus étendu, trois cents hectares.
Les 400 maisons vues du ciel (www.bing.com)