Présentation - Distribution des rôles - La critique
Si on pouvait interroger l'œil du clocher, quelles images nous livrerait-il du "tous les jours" de nos grands-parents ? On peut rêver…Imaginons plutôt un public de tous âges dans l'ombre d'une salle de spectacle, la salle Edouard Vaillant, à 15h, un jeudi 30 juin de l'an…1983 par exemple, et une question sur toutes les lèvres : Faches, c'était quoi déjà, Aurélie ? Mieux, imaginons qu'une voix se met à raconter, à la mode de chez nous, la voix d'Aurélie, une jeune vieille dame de 86 ans. Une vraie fille de Faches, demeurant actuellement dans la ville qui fut autrefois son village. Et voilà que défilent sous les yeux du public des images de la vie simple de nos (arrières) grands-parents, des vues champêtres d'un Faches disparu et pourtant présent encore à chaque coin de rue, si l'on y est attentif. Et l'image ricochant sur l'écran projette soudain sur la scène une famille fermière du Faches du début du siècle, une veille de ducasse. Et çà plaisante, çà s'émeut, çà s'emporte et çà chante…
Qui sont et que vivent les personnages fictifs ?
Afin d'inscrire les témoignages et les documents recueillis sur la vie quotidienne en 1913 dans un contexte familier, l'équipe de celles et de ceux qui ont écrit la pièce a dû concevoir une dynamique et un cadre originaux. Ainsi il a fallu inventer des personnages, leur filiation et leur histoire propres et mettre en place des éléments biographiques particuliers qui concourraient à nouer une intrigue commune. Après coup, il apparaît que la situation dramatique et la logique de son dénouement ont pu être perçues comme un rien confuses. Reconnaissons que rien n'est simple dans cette histoire pourtant composée d'une majorité de destins courants à l'époque. Quant à l'aventure rocambolesque d'Hippolyte et Baptiste, elle ne se distingue nullement en invraisemblance au regard de la moyenne des sujets de romans et de pièces du genre d'avant 1914. Mais il faut ici donner un coup de pouce à l'imagination de nos contemporains sans doute moins accoutumés que nous aux pratiques de plume populaire alors en usage.
Voici donc quelques indications sur les personnages et la situation dramatique au début de la pièce.
Sigismond, né en 1838, ouvrier aux carrières de Lézennes, meurt accidentellement en 1870 sur le chantier, écrasé par un bloc de pierre. A l'âge de 32 ans.
Adèle, son épouse, meurt rongée par le chagrin et la phtisie, deux ans plus tard, laissant orphelin Hippolyte qui a dix ans, né en 1862.
Hippolyte est alors recueilli par Grand-père et Grand-mère à Faches. Engagé volontaire pour le Tonkin avec son camarade Baptiste, blessé et rapatrié à Lille. Tout le monde (sauf Grand-mère) a la certitude qu'Hippolyte, dès sa convalescence, est parti comme une tête brûlée en Ariège pour y faire fortune en découvrant des filons d'or. C'est là, en tout cas, qu'il rencontre Rosa qu'il épouse en 1886. C'est là aussi qu'il meurt en 1912, vingt six ans plus tard, à l'âge de 50 ans, loin de Faches où on garde de lui le souvenir d'un aventurier.
Rosa, devenue la cousine Rosa, est une fille de l'Ariège. Elle a seize ans quand Hippolyte l'épouse.
Baptiste, lillois et ami d'Hippolyte avec qui il part au Tonkin. Né en 1862, il rentre du Tonkin blessé et souffrant de la malaria. Il est soigné à l'hôpital militaire de Lille, dans un lit voisin de celui d'Hippolyte, et tombe amoureux d'une infirmière, Amélie. Il demande sa main, sans succès, à son père mais finira par l'épouser en 1886 et ils s'installeront à Fives. Baptiste décédera en 1905 de malaria.
Amélie, née en 1865, est fille d'un capitaine du 43ème de ligne de Lille. Elle soignera Baptiste puis réussira à l'épouser. De leur union naîtront deux enfants, Léon et Charlotte. Amélie décédera en 1910.
Léon, né en 1890
Charlotte, née en 1896
Grand-père, 1845-1906, et Grand-mère, 1854-., se sont mariés en 1874. Leur union donnera naissance à Marie, en 1875.
Marie et Octave, né en 1870, se marient en 1895 et auront deux enfants, Victor en 1894 et Toinette en 1897.
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