Le 8 octobre le commandant De Pardieu est nommé commandant supérieur de la défense de Lille. Les conditions ont bien changé. Les forces allemandes sont maintenant deux fois plus nombreuses et le danger immédiat se situe aux portes de Valenciennes et de Douai, les avants gardes allemandes sont d’ailleurs à dix kilomètres de cette dernière. L’avant-garde formée par la 88ème brigade. Le 68ème régiment d’infanterie à l’entrée sud du Petit Ronchin, le 2ème bataillon du 19ème régiment d’obusiers au Champ du Cerf. La 47ème brigade de Von Falkenstein à l’Arbrisseau. Tous attendent les ordres ….
Dans la matinée du 10 octobre deux uhlans se présentent à l’hôtel de ville de Lille et annoncent l’arrivée prochaine de troupes allemandes. Vers 14h un détachement de uhlans pénètrent dans la ville, se rend également à l’hôtel de ville et y réunit un certain nombre d’otages pour se garantir de tout mouvement hostile de la foule, ce détachement se dirige vers la citadelle, traverse la Grand-Place mais, à l’entrée de la rue Esquermoise, se heurte à une cinquantaine de fantassins français accompagnés par un peloton de chasseurs à cheval. Les uhlans se replient vers la mairie puis tentent de regagner la citadelle en passant par le boulevard de la Liberté, nouvelle rencontre avec des chasseurs à cheval et des spahis qui les dispersent et les pourchassent, capturant un lieutenant et douze uhlans. A 19h, il n’y a plus dans la ville un seul cavalier ennemi. Aux sommations allemandes du 11 octobre, le commandant De Pardieu ne répond pas. Quelques obus sont alors tirés sur Lille entre 9h et 10h30. De Pardieu estime urgent de renforcer le front sud : les territoriaux qui se sont réfugiés dans la ville se portent sur la Porte de Douai et résistent. Les obus tombent de plus en plus pour hâter la ville, dont les munitions commencent à manquer, à la reddition. Le bombardement allemand va détruire 882 immeubles et 1500 maisons, notamment dans le centre ville et dans le quartier de la gare, causant une centaine de victimes civiles.