Le casse-tête des Territoriaux de Faches-Thumesnil.
Sur le monument aux morts de Faches, inauguré en août 1922, est gravée la mention "Ici reposent sept soldats inconnus du 7ème Régiment d’Infanterie Territoriale tombés à la bataille de Faches le 4 octobre 1914".
Sur une plaque plus récente datant des années soixante, longtemps située au pied du monument et fixée dessus lors de la rénovation de 2005, est mentionnée la présence de "six inconnus du 7ème RIT tombés le 4 octobre 1914 (et non plus sept) et de huit soldats, morts pour la France, identifiés comme étant :
Les sept inconnus, mention gravée en 1922, auraient-ils été exhumés par la suite et identifiés, leurs noms étant alors fixés sur la plaque plus récente ? Mais alors, pourquoi cette même plaque cite huit noms, dont le sous officier Verpflegungs - traduisez en allemand : sous officier blessé, donc inconnu - et encore six inconnus ? Il y a bien eu exhumation de corps d’une fosse commune au cimetière de Faches à une date inconnue. Le journal "Le mutilé de l’Algérie, journal des mutilés, réformés, blessés, veuves de guerre et anciens combattants ou le Mutilé Algérien" dans son numéro du dimanche 17 juillet 1927 avertit ses lecteurs que deux corps ont été exhumés à Faches :
Le journal signale que les objets ont été déposés au secteur départemental du Ministère des Pensions à Lille. Signalons au passage que le 14ème régiment d’infanterie n’a jamais été présent sur la région en 1914, ni en 1918. L’écusson était-il un souvenir d’une affectation précédente ?
Si l’on se penche un peu plus sur les sept noms (oublions Verpflegungs), on observe que le soldat Danel a été tué au Moulin de Lesquin le 4 octobre. Que le sergent Sneck a été tué à l’ennemi le 5 octobre à Faches-Thumesnil. Que le soldat Leclercq, mort à Faches-Thumesnil le 6 octobre, appartenait au 5ème RIT et non au 7ème.
Qu’il n’existe aucun renseignement dans les archives officielles sur le soldat Brausberg.
Que pour les soldats Dupont, Breemersch et Boulogne, la mention est toujours la même : "disparu aux environs de Tournai le 27 septembre 1914". Soit sept jours avant que ne débute la bataille de Faches et à environ vingt cinq kilomètres de là. Cependant, disparu ne signifie pas forcément tué. Le régiment les a "perdus de vue" le 27 septembre. Ils ont très bien pu être séparés de leur corps au cours d’un accrochage et retraiter ensuite vers Lille et peut-être même terminer leur périple à Faches sous les balles allemandes… Cas identique pour le soldat Georges Woutiseth, lui aussi du 7ème RIT dont la fiche porte l’indication "disparu au combat le 27 septembre 1914 à Tournai" et dont la tombe individuelle est au cimetière de Ronchin.