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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

LA BATAILLE DE FACHES, OCTOBRE 1914

6 octobre 1914.

"On raconte que dans la journée d’hier, de violents engagements ont eu lieu aux environs de Lille, de midi à la tombée du jour. A Lesquin, l’Amiteuse et l’Arbrisseau notamment, l’action fut très vive. Les ennemis furent repoussés en laissant deux canons entre nos mains."[note]

On conforte la défense côté français. Le 3ème bataillon du 8ème RIT se rassemble à Thumesnil puis se porte vers la gauche. La 12ème Cie - Guillaud - va au Moulin de Lesquin avec les mitrailleuses de la section Rohart. Tenues en réserve, les 9ème Cie (Hans) et 11ème Cie (Lesur) sont à Thumesnil, prêtes à accourir vers les points menacés. L’escadron De Cherisey du 6ème Chasseurs à cheval et les escadrons de spahis Garcin et Raynaud couvrent la plaine. Ils mentionnent que le fort de Sainghin, à deux mille cinq cents mètres au sud de Lezennes est occupé par l’ennemi qui y a creusé des tranchées, que le Moulin de Lesquin est vide d’ennemis et que des Allemands surveillent le secteur à partir du clocher de Vendeville. Partis de ce village des uhlans chargent un peloton de quarante chasseurs qui passe à proximité mais ces derniers les entraînent en direction du Moulin de Lesquin où les soldats de la 12ème compagnie du 8ème RIT les prennent à partie et en mettent huit hors de combat.

La reprise des villages de Faches et de Ronchin restera pourtant une victoire sans lendemain.

Nos patrouilles de cavaliers signalent des forces ennemies au sud de Seclin qui semblent venir de la région de Tournai.

Fiche du soldat Emile Leclercq du 5ème Territorial,
disparu aux environs de Lille le 4 octobre 1914.
La surcharge mentionne "Mort pour la France le 6 octobre à Faches-Thumesnil"
Fiche du 2ème classe Albert Raillard du 21ème RI,
tué à l’ennemi le 4 octobre 1914 à Thumesnil.

Les dernières unités de la 13ème division d’infanterie quittent la région pour l’Artois.

Le détachement du 109ème RI qui a attaqué Ronchin la veille reçoit l’ordre de rallier le gros du régiment en vue d’occuper Vendin le Vieil et Pont à Vendin.

Vers 4h, le 21ème RI reçoit l’ordre de faire mouvement sur Loos en Gohelle, les hommes vont marcher dix sept heures de suite … Jean Julien Weber : "Quant je rentrai vers 4h je reçus un ordre écrit de me replier sur Thumesnil. Je rassemblai mes hommes et mes bicyclettes que je ne voulais pas lâcher. Ce fût pénible. J’avertis les territoriaux de notre retraite puis, en route, avec notre prisonnier. On ne laissa personne en route, sauf un malheureux nommé Bonnot, oublié en sentinelle et dont on ne remarqua pas l’absence. Il avait de sa propre initiative changé sa place d’observation : comme on ne le trouva pas à son ancien poste on le crut rentré. Il s’aperçut de son isolement le lendemain quand, ayant tiré un cavalier allemand, il ne vit arriver personne du poste. Il nous rejoignit en route [note]. La route me fût pénible : à bicyclette je souffrais autant à cause des pavés. Notre prisonnier ne voulait pas marcher : commandements allemands, petits coups dans les flancs, rien ni fît. On finit par le mettre dans les fossés de la route. On s’esquiva ainsi en silence. On arriva à Loos, à force de chercher, j’arrivai à trouver par où avait passé le 21ème. Il avait pris le chemin du sud ; on nous ramenait vers Arras, notre première destination. Nous n’avions été que prêtés à Lille ; le général de corps d’armée était resté à Merville. Comme du côté d’Arras cela fléchissait on préféra, plutôt que de voir notre gauche tournée, sacrifier Lille. Il ne resta que le 17ème bataillon de chasseurs, ramené en camions automobiles quelques temps après, et les territoriaux. Quand Anvers eut été évacuée, Lille fut submergée les 12 et 13 octobre : je suis persuadé que si nous y étions restés, la ville n’aurait pas été prise. On reprit donc ces chemins bordés partout de maisons et on se dirigea sur La Bassée. J’étais à bout. Je trouvai heureusement mon cheval dans la colonne du bataillon que je rejoignis ; je dormis dessus. Sans lui, jamais je n’aurais pu suivre. Les hommes traînaient lamentablement …."

Puis, peu avant minuit ce 6 octobre, le 62ème régiment d’artillerie reçoit l’ordre de gagner La Bassée par Haubourdin puis le Pas de Calais.

A 19h on trouve encore les 1er et 2ème escadrons du 4ème régiment de chasseurs à cheval à Haubourdin pour la couverture de Lille. Les rapports signalent quelques faibles patrouilles ennemies aperçues.