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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Des cadenas d’amour à Faches-Thumesnil ?

Les cadenas d’amour sont des cadenas que les couples accrochent sur des ponts ou des équipements publics des grandes villes pour symboliser leur amour. Ces cadenas comportent parfois les noms de ceux qui les accrochent ou une autre inscription comme la date de leur rencontre, de leur mariage ou de la pose du cadenas. Il est d’usage de jeter ensuite la clef.

De nombreuses explications existent pour l’origine de cette coutume.

En Serbie cette tradition existe sur la passerelle Most Ljubavi [note] dans la ville de Vrnjacka-Banja depuis la première guerre mondiale. Elle est restée peu connue jusqu’à sa description dans le poème "Prière pour l’amour" de la célèbre poétesse serbe Desanka Maksimovic pendant la seconde moitié du vingtième siècle.

La théorie voudrait que la tradition soit italienne. A Florence, les diplômés de l’académie de santé San Giorgio avaient en effet l’habitude de placer les cadenas de leurs armoires métalliques sur le Ponte Vecchio et la coutume aurait été reprise ensuite à Rome.

A Rome, la mode des cadenas sur le pont Milvius a été décrite en 1992 par l’écrivain Federico Moccia dans son roman "3 mètres au-dessus du ciel" devenu très populaire en 2004 avec son adaptation au cinéma la même année. La mode apparaît clairement à partir de la sortie de la suite du roman "J’ai envie de toi" et de son adaptation au cinéma, tous deux en 2006. En mars 2007 la municipalité interdit cette pratique, sous peine d’amende et des poteaux sont installés pour accrocher les cadenas dessus.

Une autre hypothèse en ferait une tradition plus ancienne en provenance de Cologne en Allemagne où les cadenas sont accrochés à la grille du pont Hohenzollern près de la gare, ouvrage construit entre 1907 et 1911.

Pour certains les cadenas d’amour remonteraient aux années 80 : à Pecs en Hongrie, sur une grille de fer forgé reliant la mosquée à la cathédrale.

A Moscou les autorités ont installés sur le pont Loujkov des arbres métalliques dont les branches servent à accrocher les cadenas et, bien évidemment, cela marche très bien.

A Alger, des cadenas ont été accrochés en septembre 2013 sur le pont de Télemly et le pont des suicides pour transmettre un message d’amour et de paix. Ces cadenas seront enlevés par des intégristes après l’appel d’un imam alors que d’autres religieux voyaient de la sorcellerie dans ces cadenas !

A Séoul, les cadenas sont fixés aux grilles garde-corps au pied de la tour N Seoul Tower, ce qui oblige les services d’entretien à remplacer ces dernières régulièrement afin que tous puissent profiter de la vue.

A Singapour, les cadenas sont apparus en 2013. L’initiative en revient à un centre commercial, des centaines de cadenas sont accrochés sur une grille extérieure du centre, le long de la rivière Singapour.

A Taïwan, des cadenas sont apparus au milieu des années 2000 sur une passerelle de la gare de Fengyuan. Ils portent des vœux écrits au feutre pour conserver ou trouver l’amour mais aussi pour réussir aux examens ou faire fortune.

Et chez nous ?

A Paris, sur le pont des Arts, depuis 2008, des dizaines de milliers de cadenas sont accrochés aux grilles par les touristes. Dans la nuit du 11 mars 2010, presque tous les cadenas sont enlevés par un étudiant de l’Ecole des Beaux-Arts pour en faire une sculpture. Un second lieu voit arriver les cadenas en hiver 2010 : le pont de l’Archevêché en face de Notre-Dame. Puis le Pont-Neuf. Depuis cette date la mairie de Paris qui y voit un potentiel touristique tolère cette pratique, se contentant d’effectuer quelques contrôles de voirie et de renouveler les grilles endommagées. Bientôt ce sont onze ponts parisiens qui sont touchés par ce phénomène, les cadenas s’accrochant même aux lampadaires, des graffitis envahissent les rambardes et les clefs tapissent le lit de la Seine.

Anne Hidalgo, maire de la ville, demande donc à son adjoint à la culture de trouver une solution qui soit artistique, solidaire et écologique. Le 8 juin 2014 une grille du parapet du pont des Arts, lestée de 500 kg de métal se décroche et tombe sur le parapet, aucune victime mais le poids total est estimé à ce moment-là à 54 tonnes (40 000 cadenas) et, dès septembre, trois panneaux vitrés sont testés.

Le 1er juin 2015 la municipalité commence à retirer les cadenas des grilles : 45 tonnes qui faisaient que la structure des parapets du pont tendait à s’affaisser sous ce poids.

En août 2016 un dispositif est mis en place pour dissuader les gens : panneaux et signalisation au sol en français et en anglais, panneaux explicatifs et pancartes demandant de ne plus accrocher de cadenas, de déclarer son amour autrement ….

Au moment où Paris prend le problème à bras le corps, les cadenas commencent à fleurir à Lyon en 2015 sur le pont de la darse à Conférence mais le phénomène n’a pas de ressemblance avec Paris.

C’est probablement en 2014, année où les cadenas parisiens firent beaucoup parler d’eux, que quelques-uns firent leur apparition à Faches-Thumesnil. En juin 2016 votre président en recensait sept, quelques semaines plus tard ils n’étaient plus que six, l’un des participants moins amoureux ayant peut-être conservé une clef ?

Qui a accroché ces cadenas aux teintes ternies par la rouille et sur lesquels aucune inscription n’a été portée ? Mystère. Mais si l’un des protagonistes lit ces lignes, il peut contacter l’association.

Mais assez parlé ! Je vois que votre curiosité atteint son paroxysme, mais où diable le président a-t-il repéré ces cadenas ? Tout simplement sur l’une des grilles garde-corps de la passerelle piétonne qui enjambe la voie ferrée et relie les rues d’Haubourdin et Faidherbe. Bien évidemment le poids de ces quelques cadenas ne fragilise aucunement l’ouvrage d’art mais nous veillerons…

Didier LHERBIER

SOURCES :

  • France-Info
  • Le Parisien
  • Le Monde
  • Le Figaro
  • L’Obs