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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Les produits distribués

Le riz

Peu connu chez nous avant-guerre, le riz constitue une part importante de l’alimentation sous l’occupation. Le riz blanc est débarrassé de son enveloppe, donc les vitamines B1 qu’elle contient naturellement, sont absentes. Ce déficit provoque dans la population lilloise des cas de béribéri qui sont constatés par le docteur Calmette. Les ménagères ne sont pas habituées à ce nouveau produit. Les quantités excédentaires dans les familles sont parfois échangées avec le soldat allemand qu’elles hébergent en échange de produits qu’il a acheté à la cantine, par exemple. Face à ces trafics, le comité décide pendant trois mois de suspendre les importations de riz et de les remplacer par des produits déjà transformés moins propices aux fraudes.

La céréaline

La céréaline qui arrive en Europe en 1916 est un produit dérivé du maïs à l’aspect de flocons destiné à remplacer le manque de pommes de terre et de riz. Il a été mis au point à la fin du 19ème siècle pour l’industrie brassicole avant qu’on ne l’utilise dans l’alimentation. Ce produit nouveau est peu apprécié des ménagères qui ne savent pas l’utiliser, on en met une poignée dans la soupe pour l’épaissir. Max Rasquin, ingénieur agronome belge fait l’éloge du nouveau produit dans le Bulletin de Lille. Le journal publie des recettes pour confectionner des gâteaux. En juillet, faute de livraisons de maïs, la direction bruxelloise du CANF fait confectionner de la céréaline de riz.

La viande et le lard

La viande fournie par le comité est principalement du bœuf salé qu’il faut faire bouillir avant de l’utiliser.

Le lard est lui aussi l’objet de nombreuses récriminations, il comporte très peu de maigre. Le rancissement lui a fait prendre une couleur jaune safran. Il faut le faire chauffer pour en extraire le saindoux, seule matière grasse disponible, objet de nombreuses convoitises.

Le café et ses substituts

Dans le nord, la chicorée est couramment ajoutée au café pour en diminuer le prix de revient. L’endive est un produit en pleine expansion dans le nord depuis la fin du XIXème siècle. De 1882 à 1902, sa surface cultivée a été multipliée par trois. Une belle endive a une racine de même taille que la partie feuillue. Les racines sont débitées en cossettes , puis torréfiées pour constituer en infusion un produit de substitution du café.

La population ne dispose plus de boissons hygiéniques comme le vin ou la bière, l’eau est de mauvaise qualité sanitaire. Les diverses administrations encouragent donc la consommation de chicorée parce qu’elle oblige à la faire bouillir. Pour cette même raison, l’occupant consigne les stocks chez les fabricants. Au premier trimestre 1916, le Danemark suspend ses exportations de chicorée. Pour remplacer le produit indisponible, le district de Lille s’approvisionne auprès d’une usine belge qui torréfie des céréales qu’elle commercialise sous le nom de Torréaline. A la même époque, un autre produit connu sous le nom de Mokatine est fabriqué avec 25% de café et 75% de maïs (en fait de maïs, il s’agit de céréaline en excèdent de stock)