Bienvenue sur le site de l'Association Culturelle et Historique de Faches-Thumesnil.

EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Les produits distribués

Le Pain

Avant-guerre, les consommateurs français sont habitués à consommer du pain blanc.

Sa qualité va varier en fonction des arrivages. La farine de blé varie selon la qualité de la céréale utilisée. Certaines variétés ne sont pas panifiables et sont utilisées pour l’alimentation du bétail. Les conditions de moisson ont aussi un rôle non négligeable. Un acheteur avisé tient compte du poids spécifique et de l’humidité. Enfin, le taux de blutage varie au cours de la guerre : de 100 kg de blé, on extrait 75 kg de farine avant-guerre, 90 kg sous l’occupation, elle contient donc plus de morceaux d’écorce de grain.

Très rapidement, face à la pénurie, la farine des boulangers comprend 1/3 de froment, 1/3 de seigle, 1/6 de riz et 1/6 de maïs. Bientôt des pommes de terre seront incorporées à la pâte pour augmenter le rendement. Ce pain K (pour Kriegsbrot ), a fait l’objet d’un dépôt de brevet le 2 mai 1915. Il a été inventé par le futur chancelier Konrad Adenauer, en charge du ravitaillement pour la municipalité de Cologne. En France, il est désigné sous le nom de pain KK. Dans certaines communes, les boulangers doivent être formés pour utiliser ces nouveaux ingrédients de manière acceptable. Ils sont surveillés par le comité local d’alimentation et travaillent à façon. Ils reçoivent de la farine, fabriquent du pain qu’ils remettent au comité qui le commercialise. Ils n’ont pas le droit de détenir, ni d’utiliser de la farine qui n’en provient pas. Ce nouveau produit est appelé pain KK par les consommateurs, ce qui en dit long sur leur appréciation.

Certains habitants qui ont du blé l’écrasent avec un moulin à café afin de fabriquer un pain pour la famille.

Au milieu de l’année 1915, l’arrivée des farines dites américaines va donner un pain un peu plus acceptable.

Affiche de propagande
Pain français - pain allemand.
Centre de recherche et d'étude de la boulangerie et ses compagnonnages
Crédits : Collection Laurent Bourcier