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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

De la pièce d’or au billet de nécessité

Dès que les allemands pénètrent en Belgique, l’agence de la Banque de France de Lille évacue ses valeurs. Elle met à l’abri ses pièces en or et en argent et les remplace par des billets de 20 francs qu’elle conservait dans ses caves en cas de risque d’invasion. Le lillois reste suspicieux face à ce papier monnaie qui remplace les pièces bien connues.

Fin octobre 1914, dès que le calme est revenu les soldats allemands payent leurs achats en marks. Le taux de change à 1,25 F pour un mark est fixé par l’autorité d’occupation. Dans les faits, il n’est pas toujours respecté par les commerçants.

Très vite, l’occupant exige un impôt de guerre, payé selon ses termes, en bon argent afin de nourrir ses troupes et de disposer de devises. Il accepte même de fournir de la farine aux autorités municipales uniquement en échange de devises. En plus des impôts de guerre, les mairies sont le seul échelon administratif qui subsiste. Elles doivent faire face à de nombreuses obligations qui n’étaient de leur ressort : achat de denrées alimentaires, indemnités de chômage, aide aux familles de mobilisés, indemnisation des familles qui hébergent des soldats allemands. Elles émettent donc du papier monnaie garanti par des emprunts auprès de banques.

Dans le N°2 du Bulletin de Lille (organe bihebdomadaire d’une page recto verso, publié sous le contrôle de l’autorité allemande), Charles Delesalle, maire de Lille précise que des bureaux supplémentaires seront ouverts, de cette façon le public n’attendra plus devant les guichets où l’on échangera volontiers toute monnaie divisionnaire du franc et même les marks allemands. L’échange se fera immédiatement pour n’importe quelle somme sur simple demande. Les bons communaux seront remboursables à partir du sixième mois après la conclusion de la paix.

Même les petites communes mettent très vite en circulation des bons municipaux.

A Templemars, une décision du Conseil Municipal du 14 octobre 1914 décide l’émission de 5000 Francs de billets de monnaie en coupures de 1,2,5 et 10 francs afin de pouvoir faire les avances au gouvernement pour le paiement des diverses allocations, celles des familles des militaires sous les drapeaux, des familles nombreuses, des pensions et retraites pour la vieillesse, etc…

Vendeville (460 habitants avant-guerre), n’en émet pas mais demande un prêt de 10000 F en bons communaux à la ville de Lille (CM du 29 aout 1915).

Chaque commune avait son type de billets, ils n’étaient pas normalisés, sur du papier ordinaire. Il était facile de gratter le chiffre un sur un billet, de le remplacer par un cinq pour l’écouler dans une commune un peu éloignée.