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EN CE TEMPS-LA
FACHES-THUMESNIL

Les réquisitions de production locale

Pour décrire les préoccupations alimentaires des soldats qui stationnaient chez nous, il peut être utile de comparer les discours officiel et la réalité. Si l’on se réfère au Bulletin de Lille, le soldat allemand doit être bien nourri, pour un montant de 3 francs. Courant novembre 1914, il est prévu qu’il reçoive au petit déjeuner, café ou thé avec lait, pain beurre, confiture ; le midi un potage, un plat de viande, un plat de légumes, 1/2 bouteille de vin ou 1 bouteille de bière et le soir un plat de viande ou un plat de légumes et une bouteille de bière. Le 19, lors d’une Conférence à la Kommandantur, (réunion avec les autorités françaises), le Général Von Graevenitz indique que le système qui a été essayé, de loger les soldats chez l’habitant avec nourriture, n’a pas donné de résultats satisfaisants. Les habitants disent n’avoir pas de nourriture ou n’avoir pas d’argent pour s’en procurer et ils ne font pas le nécessaire. Dans les hôtels, on dit aux officiers qu’ils doivent payer comptant ou on leur répond qu’on ne peut leur faire la cuisine parce que la ville ne paie pas les dépenses faites pour l’achat de marchandises et qu’il n’y a plus d’argent pour en acheter d’autres. Suite à une question du Maire, le Général lui répond que la ville ne doit payer que 12 francs par officier et par jour et que l’officier qui se fait servir du vin de grand prix doit le payer lui-même.

Les mairies ne peuvent faire face aux dépenses d’hébergement. Il était prévu en novembre 1914, que l’habitant reçoive, pour loger une journée un officier 1F, pour un sous-officier ou un soldat 0.30F. A Vendeville, une délibération d’octobre 1915 fixe les montants suivants : pour un officier 0.50F, pour un sous-officier 0.25F et pour un soldat 0.10F, à condition qu’ils soient logés au moins 30 jours consécutifs. En mars 1917, suite à des réclamations des habitants, le tarif est maintenu pour des hébergements d’officiers et de sous-officiers de moins de 30 jours. Pour un logement de courte durée de soldat, il est baissé à 5 centimes. Nous sommes loin des tarifs de début de guerre.

Les habitants ne sont pas en mesure de nourrir des soldats qui vont chercher leur repas à la cantine.

Les débitants de boisson ne sont autorisés à leur servir que des boissons hygiéniques, les alcools forts sont interdits. De nombreux débits de boisson ont fait l’objet de fermeture temporaire pour avoir enfreint cette interdiction.

Le 16 mai 1916, Emile Ferré note : Des soldats logés à la Madeleine, dans une maison que je pourrai citer, sont nourris de la façon suivante : un jour ils ont du riz, le lendemain des harengs avec de l’orge et ainsi de suite. Le soir on leur donne du café noir avec du pain sec. Ils ont demandé du beurre en pleurant et supplié la ménagère de leur en acheter. Celle-ci a naturellement refusé.

Un major habitant Lille part en congé. Savez-vous ce qu’il emporte à sa femme en cadeau ? Du beurre !... Des soldats qui vont en permission, achètent du riz pour leur famille. D’autres se munissent à leur départ, des vivres qui leur seront nécessaires pendant leur séjour en Allemagne. D’autres enfin qui n’avaient pas pris cette précaution, sont revenus avant l’expiration de leur congé tant ils étaient à charge à leur famille.

Cette situation catastrophique oblige parfois les soldats allemands à voler, dans leurs dépôts, dans les champs et même dans les jardins des particuliers pour manger à leur faim.

Pendant la guerre, les officiers occupèrent les maisons de Templemars.
Ce sont soit des officiers de cavalerie qui, faute d'emploi, sont affectés aux taches d'administration en zone occupée, soit des officiers d'intendance.
Celui qui habite face au 82, rue Jules Guesde, envoie une carte à sa femme où il précise le nom du cheval, celui du chien, mais le palefrenier ne semble pas mériter d’être nommé.
Sur la photo, le texte qui figurait au dos de la photo.
La maison existe toujours.

Photo appartenant à l'association "La Mémoire de Ronchin" http://lamemoirederonchin.blogspot.com/